C’était un dimanche paisible à Lyon. J’avais dédié une bonne partie de ma journée à des projets personnels et, vers 16 heures, je me préparais à aller à mon cours de yoga. J’étais enthousiaste à l’idée d’utiliser mon nouveau tapis de yoga et mon sac de sport flambant neuf de chez Decathlon, un cadeau de mon partenaire. Lui n’était pas là, il faisait une randonnée à vélo de Lyon à Grenoble et approchait de la fin de son parcours. Fière de mon équipement, je le partage sur Instagram.
Une journée somme toute ordinaire.
Je quitte mon appartement, tapis de yoga en bandoulière, récupère mon vélo et entame mon trajet vers le studio de yoga, situé à moins de 5 Km de chez moi, un trajet estimé à environ 25 minutes à vélo. C’est un chemin que je connais bien pour l’avoir déjà emprunté.
Je monte sur mon vélo et démarre. Comme d’habitude, je prends la route près de chez moi, traversant le pont qui enjambe le Rhône. Tiens, une voiture de police stationnée sur la piste cyclable. Pas de souci, je la contourne, pensant brièvement à prendre une photo, mais décidant de ne pas perdre de temps. Après tout, je vais au yoga pour me détendre, et je ne veux pas d’ondes négatives avant ma séance.
L’accident, la collision
Je me trouve alors sur la place Bellecour. Elle est divisée en deux parties : un rond-point central pour les voitures et les bus, et une route périphérique à sens unique régulée par des feux de signalisation. Il y a une piste cyclable, comme c’est souvent le cas pour les sens uniques, permettant de circuler dans le sens opposé. Je choisis cette voie, car il y a généralement moins de trafic, mais je ne prends pas la piste cyclable, préférant suivre le sens normal de la circulation en tournant à droite.
Sur le boulevard de la Croix-Rousse, je ralentis habituellement, car à certains endroits, il n’y a pas de feu rouge mais une application de la priorité à droite. J’atteins le boulevard et m’engage sur l’autre côté de la rue. Une voiture passe, alors je reste quelques instants sur la droite avant de vouloir me décaler sur la gauche pour éviter les voitures stationnées et les risques d’ouverture de portières. Il y a en effet de nombreuses voitures garées, surtout le dimanche.
C’est alors qu’une portière s’ouvre brusquement devant moi. Impossible de l’éviter. Mon vélo heurte la portière, et je suis projetée contre la voiture. Je fais un vol plané, tombant sur le côté droit de mon corps, glissant sur le goudron avec l’élan. J’essaie de me relever pour dégager la route, craignant d’être renversée par une voiture.
La collision s’est produite à environ 20 km/h, comme le montre mon application Strava.
Plusieurs personnes viennent rapidement à mon secours, me libérant de mon vélo, appelant les secours, me tenant la main. Un médecin et une infirmière qui passaient par là s’arrêtent et me soutiennent, communiquant avec les pompiers. Les pompiers appellent la police, qui arrive et prend les coordonnées de la personne ayant ouvert sa portière.
Je suis transportée aux urgences pour une surveillance en raison d’un traumatisme crânien. Heureusement, j’avais un casque, qui a absorbé le choc. Je suis un peu sonnée, avec des maux de tête et des vertiges, mais sans fracture, bien que couverte d’hématomes, de brûlures et d’éraflures.
L’altercation avec l’automobiliste
La tension était palpable lorsque la personne responsable de l’accident est arrivée à mon bureau pour remplir le constat d’accident. Son attitude était froide et distante, presque indifférente à la gravité de la situation. D’emblée, il a choisi de se garer de manière provocante et inappropriée sur une piste cyclable à proximité, comme si pour marquer son mépris pour les règles de sécurité routière.
Lorsque nous avons commencé à discuter des détails de l’accident, la conversation s’est rapidement envenimée. Il a nié toute responsabilité, insistant lourdement sur le fait que j’étais en tort pour ne pas avoir emprunté la piste cyclable, alors qu’en réalité, je circulais conformément aux règles de circulation. Son ton était condescendant, et il semblait plus préoccupé par les conséquences pour lui-même que par les dommages physiques et psychologiques que j’avais subis.
Malgré son attitude agressive et sa tentative de manipulation, je suis restée ferme, m’appuyant sur les faits et la législation en vigueur. Le constat d’accident a finalement été rempli, mais cet échange a été un rappel douloureux de l’indifférence et parfois de l’hostilité que peuvent rencontrer les cyclistes sur la route.
Sauvée par le casque
Cette expérience traumatisante m’a fait prendre conscience de l’importance vitale du port du casque. En dépit de la collision et de la chute violente, mon casque a absorbé l’impact majeur, me sauvant probablement de blessures bien plus graves, voire mortelles. Cet accident a renforcé ma conviction de la vulnérabilité des cyclistes en milieu urbain et de la nécessité de toujours rester vigilant, de connaître ses droits et de prendre toutes les précautions de sécurité possibles.
Mes remerciements
Dans ces moments difficiles, la solidarité et l’humanité des autres ont été d’un grand réconfort. Je suis profondément reconnaissante envers les passants qui sont intervenus immédiatement après l’accident, offrant leur aide et leur soutien dans un moment de détresse. Leur présence et leur réactivité ont été une lueur d’espoir dans une situation sombre.
Je tiens également à exprimer ma gratitude envers les pompiers et le personnel des urgences de l’hôpital Edouard Herriot, dont le professionnalisme et la bienveillance ont été exemplaires. Leur compétence et leur compassion ont joué un rôle crucial dans ma récupération.
Enfin, je ne peux omettre de remercier mon conjoint, qui a immédiatement interrompu son voyage pour être à mes côtés, et mes collègues, dont le soutien et la compréhension ont grandement aidé à mon rétablissement. Leur soutien indéfectible m’a rappelé l’importance des liens humains et de la solidarité face aux épreuves de la vie.