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C’était comment d’être la nulle en sport à l’école ?

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Vous savez, celle qui est choisie en dernier à l’équipe de football, celle qui est toujours essouflée et qui a mal pour le cours d’endurance, celle qui peine à faire une galipette correctement en cours de gym ? Cette fille, c’était moi.
Jusqu’au passage du baccalauréat, j’ai été éduquée de manière pas très ouverte et j’avais peu d’interaction sociale. Heureusement, il y avait IRC ce qui ne m’a pas aidée à ne plus être prise pour une espèce de geek complètement déconnectée de la réalité. Mais globalement, je n’étais pas très en forme parce que je ne faisais tout simplement pas grand chose. Mon quotidien se résumait à école-devoirs-télévision-lecture-dessin-manger-dormir.

Fort heureusement j’avais quelques amis que je pouvais voir, mais ce n’était pas bien glorieux en terme d’épanouissement physique. Alors forcément, en cours d’E.P.S. (éducation physique et sportive), je ne faisais pas long feu. Certains diront que ce n’est pas bien grave de ne pas être bon en E.P.S., mais en fait, ce n’est pas facile à vivre non plus.

En cours de sport, on pratique pas mal de sport collectifs. C’est plutôt difficile à vivre quand on est abandonnés 2 heures par semaine au rôle de la personne avec qui il ne faut surtout pas être. Surtout quand personne ne s’en cache et que le prof a complètement abandonné l’idée de te faire apprécier de faire du sport. Manque de chance, je cumulais l’asthme et les problème de dos. Aujourd’hui je me demande si ce n’était pas purement psychologique, j’angoissais tellement de devoir faire du sport au milieu des collégiens que je devais sûrement me créer des maladies.

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Alors faire du sport, pour moi ce n’était jamais vraiment fatigant. Je ne sortais jamais épuisée d’une séance d’E.P.S., en revanche, je me sentais constamment humiliée.

Quand tu as les 3/4 de tes camarades de classe qui ont des activités extra-scolaires et qui sont beaucoup plus en forme que toi, tu vis assez mal d’être la seule à peiner à faire 1 tour de stade.

Quand à 17 ans tu ne sais toujours pas nager la brasse alors que 28 autres élèves font la longueur sans peine, tu as l’impression d’avoir raté quelque chose dans ton développement.

Quand en gym tu ne sais pas faire une galipette alors qu’on est censés faire le poirier pour avoir la moyenne, ça te fout un coup au moral.

Quand tu te sens à l’aise dans un des sports de l’année (enfin), et que tu es condamnée à rester frustrée dans l’équipe des nuls aux mauvaises notes, tu es en colère.

Le sport à l’école ne va pas entretenir la forme des élèves. On ne va pas rendre quelqu’un en bonne santé en le faisant courir 20 minutes à 8h15 en hiver. Ce n’est pas non plus un moment où tu prends goût à faire un sport. Tu fais une activité pendant 3 mois, et ensuite c’est fini, tu es noté. C’est noté sur ton carnet, sur ton bulletin, sur ton dossier scolaire que tu es une personne qui a du mal à bouger son popotin pour faire ses exercices sur les barres asymétriques. En plus, depuis que tu es tombée en ratant ta sortie, tête la première avec contorsion des cervicales, ton prof de prend encore plus pour une plouc.

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Je me suis sentie jugée, franchement dévalorisée parce que je ne pouvais pas tenir 30 minutes de course à pieds à l’adolescence.

Heureusement, il y a eu l’A.S. Escrime au collège. Je m’y suis inscrite, j’y allais en douce en faisant croire à mes parents que c’était une activité obligatoire le soir. La prof venait d’arriver au collège, elle ne me connaissait pas et m’a appris les fondamentaux de l’escrime sans a priori sur moi. J’ai aimé, mes parents ont fini par m’inscrire au club de la ville.
Je me sentais enfin dans une équipe, intégrée, avec des gens qui acceptaient mon niveau et m’ont permis de progresser. J’étais bien entourée, jamais jugée ni notée. Et puis j’ai fait de la compétition, ça s’est bien passé. Un goût pour l’histoire des armes est né en moi et j’ai même fait de l’escrime artistique proposée par le club.

C’était génial.

Physiquement, bien-sûr que nous ne sommes pas tous égaux face à une activité sportive. Et dans le sport, il est possible d’être isolé même dans une équipe, surtout dans une équipe en fait. Aujourd’hui, j’intègre totalement le fait d’avoir une activité sportive à mon mode de vie, le voyant comme une activité saine le corps et l’esprit et comme un domaine dans lequel je ne peux que progresser. Je ne suis ni notée, ni exclue car j’ai une vitesse de progression différente d’autres personnes dans un groupe.

Et honnêtement, je pense que je suis plutôt épanouie.

1 réflexion sur “C’était comment d’être la nulle en sport à l’école ?”

  1. Je suis un garçon et ce que tu as écrit m’a rappelé de très mauvais souvenirs.
    Celui qui est choisi en dernier, celui qui peine à faire une galipette, c’est tout moi…

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